« Nous allons réfuter les accusations »

Emmené du Ottawa avant l’aube, sans possibilité de dire au revoir à sa femme enceinte et à sa fille de 2 ans, M. Hassan Diab se trouve en détention dans les environs de Paris. M. Diab a été mis en examen par un juge d’instruction français à son arrivée en France. M. Diab peut s’attendre à demeurer en détention pendant près de 2 ans dans l’attente que le juge d’instruction décide ou non de le traduire en justice.

Après avoir pris connaissance de la décision de la Cour suprême du Canada de ne pas entendre l’appel final de M. Hassan Diab, son avocat, Donald Bayne, a déclaré: « Tous les ingrédients sont maintenant réunis pour que nous assistions à une condamnation injustifiée d’un citoyen canadien. »

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Parlant de la rapidité inattendue avec laquelle le Canada a expulsé M. Diab, l’un de ses défenseurs, Donald Pratt a déclaré: « Cette action du gouvernement canadien est inhumaine tellement elle est cruelle et inhabituelle. Il ne s’agit pas de discuter l’autorité du Canada à faire ce qu’il veut faire. Il s’agit d’un échec à respecter les normes de la décence humaine ».

Hassan a été extradé sur la base d’un rapport d’analyse d’écriture qui a été décrit par le juge d’extradition du Canada comme « alambiqué, très confus, avec des conclusions qui sont suspectes. » L’expert juridique en extradition, le Dr Gary Botting, a demandé « Comment pouvez-vous accorder de la crédibilité à un document long d’une seule phrase, et pendre un homme avec ça? »

Jacqueline Hodgson, un professeur de droit à l’Université de Warwick, a déclaré: « Le cas de Hassan Diab, un professeur de sociologie de 60 ans qui a été extradé vers la France, est troublant… La preuve contre lui dépend tout d’abord sur l’intelligence de source inconnue ce qui serait inadmissible dans une cour pénale en Angleterre et au Pays de Galles (fiabilité ne peut être vérifiée si la source de l’information et de la manière dont elle a été obtenue sont inconnus); et d’autre part sur ​​l’avis d’un expert en graphologie décrit comme non fiable par cinq des plus grands analystes écriture du monde. »

Hassan Diab est représenté par l’avocat français Stéphane Bonifassi. S’adressant à la Presse canadienne, M. Bonifassi a déclaré: « Hassan est de bonne humeur, je dirais même d’humeur combative. Nous allons réfuter les accusations, et, espérons-le, le fait qu’il n’y a aucune preuve contre mon client prévaudra et il sera remis en liberté. »

Comité de soutien à Hassan Diab
diabsupport@gmail.com


Déclaration de Hassan Diab
13 novembre 2014

Je suis profondément choqué que la Cour suprême ait refusé d’entendre le cas de mon appel. C’est un jour très sombre pour moi, pour ma famille et ceux et celles qui me soutiennent, ainsi que pour l’état de la loi d’extradition au Canada. J’espérais justice du système juridique canadien.

Je vis un cauchemar kafkaïen depuis plus de six ans, luttant contre de fausses allégations contre moi, endurant détention, de strictes conditions de libération sous caution, la perte de mon emploi, et un stress énorme sur ma famille. Il est plus que terrible que la Cour suprême permette mon extradition pour un crime que je n’ai pas commis, et basé sur un rapport d’analyse graphologique que des experts de renommée mondiale en graphologie ont démontré comme étant sans aucun fondement, complètement erroné et baisé.

Il est choquant que cela se produise au Canada, en dépit des nombreuses commissions sur les condamnations injustifiées basées sur des preuves judiciaires problématiques, et la promesse de la Cour de ne jamais laisser cela se produire à nouveau. Moi, ma famille, mes amis et ceux et celles qui me soutiennent, nous allons continuer à lutter contre les fausses allégations qui m’ont été imposées, à moi, un citoyen canadien respectueux de la loi, paisible, compatissant, et qui a horreur de la violence.

Je suis reconnaissant et encouragé par l’élan de soutien de milliers de personnes et d’organisations qui reconnaissent l’injustice que j’ai vécu et l’iniquité de la loi d’extradition du Canada. Je suis également très reconnaissant envers mes avocats dévoués qui ont travaillé sans relâche en mon nom pendant toutes ces années.

Je promets de ne jamais abandonner, et je vais toujours garder l’espoir que je finirai par retourner chez moi au Canada, et être réuni avec ma femme et mes enfants.