Voilà bientôt un an que M. Hassan Diab est incarcéré à une prison près de Paris, en attente de son procès. Le 13 novembre 2014, la Cour suprême du Canada refusait d’entendre sa cause. Extradé le lendemain, il est depuis lors emprisonné.
Citoyen canadien et professeur d’université, M. Diab est accusé d’avoir participé à l’attentat de la rue Copernic à Paris le 3 octobre 1980. M. Diab a vigoureusement condamné cet attentat et n’a cessé de proclamer son innocence. Tous ceux qui le connaissent – sa famille, ses amis de longue date et ses collègues de travail – témoignent du caractère non violent et pacifique de M. Diab.
L’extradition de M. Diab repose sur des éléments de preuve à la fois particulièrement minces et viciés. Le dossier présenté à l’encontre de M. Diab est constitué de renseignements dont l’origine est tenue secrète secrets et sur des analyses graphologiques discréditées. Retirés par la France lors de la procédure d’extradition en raison de leur nature extrêmement problématique, ces renseignements demeurent dans le dossier français.
Les analyses graphologiques comparant l’écriture de M. Diab aux cinq mots inscrits par le suspect sur une fiche d’hôtel en 1980 ont été entièrement discréditées durant le procès d’extradition. Deux d’entre elle ont été retirées du dossier d’extradition par la France lorsqu’est apparu que les documents de comparaison n’étaient pas de la main de M. Diab. Une troisième analyse a ensuite été présentée et qualifiée par le juge canadien de «très problématique», «alambiquée», «très confuse» et tirant des «conclusions suspectes». Appelés à témoigner, cinq graphologues parmi les plus réputés à l’échelle internationale ont déclaré qu’une analyse objective excluait que M. Diab soit l’auteur des documents. Ces trois analyses graphologiques figurent néanmoins toujours dans le dossier français.
Le juge canadien chargé de l’extradition a jugé le dossier français «faible» et souligné que «les perspectives de condamnation, dans le contexte d’un procès équitable apparaissent improbables», mais que la convention entre la France et le Canada l’obligeait à prononcer l’extradition.
La détention de M. Diab pourrait durer deux ans, jusqu’à ce que le juge d’instruction décide s’il y a lieu de le traduire en justice. Entretemps, ses demandes de libération sous caution, en résidence surveillée et muni d’un bracelet électronique, ont toutes été rejetées.
M. Diab est fortement soutenu par de nombreuses organisations issues de la société civile et par des milliers de personnes à travers le monde. Amnesty International, l’Association canadienne des libertés civiles et son homologue de Colombie-Britannique ainsi que beaucoup d’organisations syndicales ou associatives ont publiquement demandé à ce que M. Diab bénéficie d’un procès équitable.
Ceux qui soutiennent Hassan Diab ont lancé la campagne Joindre à la Campagne pour Ramener Hassan Chez Lui (« Bring Hassan Home Campaign ») et demandé qu’« Hassan puisse se défendre en toute justice et regagner son foyer au Canada […] Faire payer un innocent pour un crime qu’il n’a pas commis ne fera qu’ajouter à la tragédie. »
Pour de plus amples renseignements:
Comité de soutien à Hassan Diab
Email: diabsupport@gmail.com
Web – français: http://www.jucticepourhassandiab.org
Web – anglais: http://www.justiceforhassandiab.org